Les champignons de type mérule et autres moisissures
Parmi les champignons qui se nourrissent de bois, la mérule – Serpula lacrymans – est l’un des plus dévastateurs et donc des plus craints dans les habitats. Présent sur une large partie du territoire français, il peut être à l’origine de dégâts importants compte tenu de sa capacité à modifier irréversiblement les propriétés mécaniques du bois.
La mérule se propage dans notre environnement via l’eau, l’air, les animaux de compagnie, les insectes, l’activité humaine, … Elle se dissémine par l‘intermédiaire de tout élément qui entre en contact avec ses spores, équivalents d’une graine de plante issus de sa forme fructificative.
Lorsque qu’une spore atterrit sur une matière nutritive telle que le bois – préférentiellement un résineux, légèrement humide et à une température favorable – elle germe. Dès lors, sa forme végétative se développe en prenant l’aspect d’un duvet cotonneux aux couleurs parfois surprenantes qui va étendre son réseau de cordonnets mycéliens (syrrotes) capables d’acheminer l’eau.
Les conditions idéales de développement de la mérule et des autres champignons sont la présence de bois légèrement humides (22% minimum pour la mérule) et une température environnante optimale comprise entre 19°C et 21°C. Cela étant, si l’humidité vient à manquer, seule la mérule a cette incroyable capacité d’aller chercher l’eau au travers des maçonneries afin de poursuivre sa croissance.
Par ailleurs, si les conditions deviennent vraiment trop défavorables, alors le champignon entre dans un état de sommeil en attendant des jours et des conditions meilleurs.
La crainte que fait naître la présence de mérule dans nos habitats est donc d’autant plus grande que ses conditions de développement sont finalement assez courantes et que sa capacité d’adaptation est remarquable.
Les insectes à larves xylophages comme le capricorne des maisons
La majorité des insectes à larves xylophages appartient à l’ordre des coléoptères. À cause de leur action destructrice dans nos forêts et sur nos charpentes, ils sont considérés, à l’échelle de la planète, comme responsables de lourdes pertes économiques : qui n’a jamais entendu parlé des scolytes ou du capricorne des maisons ?
Les insectes sont tellement nombreux qu’il existe autant de régimes alimentaires que de sources de nourriture. Tel est le cas au sein même des xylophages – du grec, mangeurs de bois. Certains préfèrent les bois fraîchement abattus, et d’autres les bois sur pied. Alors que d’autres encore s’accommodent des bois secs de nos charpentes. Quant aux essences de bois : feuillus ou résineux ? Là aussi, il existe des espèces inféodées aux deux grandes catégories de bois.
Aux printemps, après un stade nymphal et d’importantes transformations morphologiques, les insectes adultes émergent par des trous de sortie caractéristiques de leur espèce. Mâles et femelles se reproduisent alors, puis ces dernières pondent dans les interstices du bois. Les œufs se transforment rapidement en larves à l’appétit insatiable, qui, en se nourrissant du bois, creusent un véritable dédale de galeries. Une fois digéré, le bois est rejeté sous forme de vermoulure : poudre ou sciure de bois à l’aspect variable et caractéristique. Au fur et à mesure, le bois perd sa résistance mécanique et confère à l’ouvrage une fragilité grandissante.
La durée de développement des larves est très variable selon l’espèce et les conditions environnementales. Elle peut durer de 1 à 10 ans.
Les termites
Parmi les insectes xylophages – qui se nourrissent de bois – les termites sont probablement les plus dévastateurs. Utiles en milieu forestier, ils n’en demeurent pas moins responsables d’importants dégâts pouvant parfois porter atteinte à la structure même de nos habitats.
Contrairement aux autres insectes xylophages, les termites sont des insectes sociaux. Ils vivent en colonie, sont organisés en castes et sont capables de communiquer entre eux.
Les castes possèdent des différences morphologiques et ont de tâches qui leur sont propres. Notamment la caste des ouvriers – de loin la plus peuplée puisqu’elle représente environ 90 % de la colonie – est en charge de l’alimentation. Ainsi, les termites ouvriers recherchent inlassablement une nourriture à base de cellulose pour approvisionner leurs congénères et contribuer à l’expansion de la colonie.
Par opposition aux colonies de termites de bois sec, de taille modeste, et qui nichent dans les bois qu’elles infestent, les colonies de termites souterrains, sont très étendues, densément peuplées, et vivent dans la terre. Ces dernières sont de loin les plus menaçantes pour l’homme et son habitat. Prospectant depuis le sol et dans une atmosphère régulée, les ouvriers des termites souterrains remontent silencieusement dans nos bâtis par les maçonneries. À l’abri des regards, ils atteignent progressivement les bois de menuiserie et les bois de structure dont rare sont les essences qui ont la capacité de résister durablement.